L’année 2020 tire sa révérence. Une année qui aura marqué la vie de tout un chacun à travers le monde. Une année qui s’est arrêtée, paralysée par le déclenchement d’un virus mortel. La covid-19 a fait voir de toutes les couleurs.
À Maurice, 2020 aura été perçu comme l’année de tous les scandales, un « soy » pour certains, une aubaine pour d’autres. La covid-19 avait bon dos. Le mauricien lambda n’est pas prêt à oublier les épisodes sombres dont il a été témoin, impuissant. Pillage des supermarchés et des plantations ; pénurie des denrées d’un côté, stockage et prix abusifs de l’autre ; tous les ingrédients étaient là pour rendre la vie encore plus difficile dans un environnement de confinement particulier auquel on n’est pas habitué.
L’épisode Wakashio, vraquier japonais sous pavillon panaméen provoquant une marée noire et un désastre écologique sans précédents en aout après son échouement sur le récif au large de Point d’Esny dans le sud-est ; l’accident en mer qui a couté la vie à pas moins de quatre personnes après que le remorqueur Sir Gaëtan ait coulé au large de Poudre d’Or dans des conditions que l’on sait; et les « suicides » successifs pour le moins mystérieux à intervalles rapprochés avec des ramifications mafieuses allégués dans les medias, resteront à jamais gravés dans l’esprit de toute personne ayant la moindre dose de sensibilité humaine.
Et ce n’est pas tout. Voilà qu’un ex-commissaire de police redéployé en commissaire des prisons après sa retraite qui se trouve dans les feux de projecteurs pour une question de passeport à un présumé trafiquant de drogue ayant été pris dans les filets à la Réunion pas trop longtemps de cela. Les résultats des enquêtes en cours sont attendus avec beaucoup d’intérêts d’autant plus qu’un panel d’avocats « pro bono » est monté au créneau dans certains cas.
Récupération politique pour les uns ou la quête de vérité, justice et droits humaines pour les autres, c’est un sujet qui tiendra le mauricien, et pourquoi pas le monde (on serait naïve d’ignorer que les yeux du monde sont braqués sur nous surtout avec l’inclusion de Maurice dans la liste noire européenne), en haleine au cours de l’année en attente.
Mais ce qui retient aussi l’attention c’est la largesse des engagements financiers à un moment ou le pays fait face à des défis énormes. Ici on a en tête la pub pour le compte de Liverpool Football Club qui aura couté la bagatelle de 300 millions de nos roupies puisées apparemment de nos réserves avec en prime le nom du pays mal écrit, mais aussi les contrats faramineux pour l’achat des équipements et accessoires de protection dans le cadre de la covid-19. Tout cela dans un environnement ou certaines presses semblent faire face à des contraintes de liberté d’informations face à ce que le pouvoir exécutif considère comme abus de liberté d’expression.
Il n’y a cependant pas à se désespérer. L’on dit souvent que le pouvoir judiciaire est le dernier rempart contre la dérive. Il y a de quoi être confiant dans la mesure où la finesse des magistrats en présence de cas de poursuite « high profile » et d’enquête judiciaire a été pour le moins remarquable.
Sur le plan météorologique, l’année semble avoir été déficitaire en pluviométrie ce qui aura aggravé davantage la volonté des autorités d’honorer leur engagement 24/7 en ce qu’il s’agit de la fourniture d’eau. Un système dépressionnaire pendant la période de noël n’a pas eu l’effet escompté en terme de pluie. Peut-on se fier à l’autre système prévu en début d’année? Le temps nous le dira.
2021 s’annonce donc une année de beaucoup d’attentes de part et d’autres. Attendons voir.
Quoiqu’il en soit notre souhait le plus sincère c’est que l’année nouvelle nous apporte beaucoup plus de joie, de prospérité, de sante, et de paix en toute circonstance. Bonne Année à tous.