Aider les journalistes à mieux comprendre, planifier et se préparer à couvrir les élections tout en observant strictement le professionnalisme et l’éthique journalistique. C’est l’objectif principal d’une semaine de formation à l’intention de 21 journalistes mauriciens de la presse écrite, parlée et en ligne, publique et privée, du 3 au 6 juin au Labourdonnais Hotel à Port Louis
Différents thèmes ont été abordés lors de cet atelier de formation sous l’égide de la Commission de l’Océan Indien dans le cadre de son projet “Gouvernance, Paix et Stabilité” financé par l’Agence Française de Développement. C’est Jean Luc Mootoosamy, directeur de Media Expertise, figure très connue de la presse locale et internationale, qui a assuré cette formation très attendue par les médias locaux. Il a représenté le consortium “European Centre for Electoral Support/CFI-Agence française de développement média” au cours de cette formation.
Pour beaucoup de participants, c’était une première: avoir l’occasion de comprendre le rôle de la Commission électorale de Maurice, du personnel de cette institution, mieux cerner les liens de partenariats qui devraient exister entre la presse et la Commission électorale. La formation a été proposée en plusieurs parties sous la coordination de Jean-Luc Mootoosamy. Ainsi des interventions de Mme Vigianee Coonjan, Chief Electoral Officer de la Commission électorale ont permis d’entrer en détail sur la législation autour de la tenue des élections et le calendrier électoral. Ashok Beeharry, Président du Media Trust a abordé la couverture des élections dans les médias mauriciens avec des exercices de mise en situation. Gorka Gamarra, Expert Gouvernance et élection s’est intervenu sur les engagements de Maurice dans le cadre de l’Examen périodique universel au Conseil des Droits de l’Homme de l’Organisation des Nations Unies en janvier 2024 et les bonnes pratiques électorales dans la région océan Indien et le monde.
M. Mootoosamy a pour sa part axé ses interventions sur des éléments très pratiques du journalisme. Le formateur a rappelé le devoir de rapporter des faits, de ne pas tomber dans le piège du sensationnalisme surtout en période électorale, de veiller à prendre de la hauteur et ne pas se limiter à rapporter des propos d’hommes et de femmes politiques sur le processus électoral.
Il a souligné que cette couverture journalistique des élections doit être faite de manière professionnelle, ajoutant qu’il n’y a « pas de place pour ceux qui s’improvisent journalistes sous l’appellation journaliste citoyen ». Le simple fait que quelqu’un tient un téléphone et un micro, a accès aux moyens technologiques et aux réseaux sociaux n’en fait pas un journaliste. Il regrette la confusion que l’appellation « journaliste citoyen » a apporté dans la profession journalistique à Maurice. M. Mootoosamy a insisté sur le fait que, pour s’acquitter des devoirs du journaliste particulièrement en période électorale, il faut avoir un bon niveau de formation pour ensuite se montrer discipliné, assumer ce qui est publié, dans un environnement en constante mutation.
Les participants ont aussi eu l’occasion de débattre sur les défis auxquels sont confrontés les journalistes lors de la couverture des élections. La pression populaire, celle venant de la classe politique et des réseaux sociaux, le flux d’informations erronées lâché çà et là, les déclarations les unes plus sensationnelles que les autres, la surenchère électorale sont autant de sujets qui nécessitent une approche prudente pour ne pas nuire à la paix, la tranquillité et l’harmonie sociale.
A l’issue de cette semaine de formation, les participants ont dit leur appréciation devant cette opportunité offerte par la COI, avec la participation du Media Trust. Ils souhaitent voir se multiplier ce type d’initiative de formations dans le pays pour toucher un maximum d’employés de médias.