[Editorial] Silence! Faites ce qu’on vous dit de faire, ne faites pas ce que nous faisons!

Comme à l’accoutumé les politiciens en vue de tout bord prononcent des discours qui promettent des changements pour le mieux-être de la population. C’est pour dire combien chacun des partis se veut plus crédible, surtout leurs leaders.

On se rappellera bien des enjeux lors de la dernière campagne électorale en 2014 où sir Anerood Jugnauth, leader du MSM à cette époque, avait évoqué des questions fondamentales touchant de près le peuple admirable. Parmi, l’on peut citer le vieux problème de l’ordre public et de la sécurité qui a été parmi les principales préoccupations, non seulement de la population mais aussi des milliers de touristes qui visitent notre petite île paradisiaque.

Le gouvernement issu de la dernière joute a fait tout à fait le contraire de ce que ses dirigeants avaient promis. Le métro léger rebaptisé métro express était l’une des pommes de la discorde. La corruption, la drogue et l’intégrité des gens figuraient haut dans leur agenda de faire de la politique autrement. Que voyons-nous? On nous a imposé le métro (un projet quasi-opaque, dont les implications réelles demeurent encore flous) qui a occasionné pas mal de dérangements tant aux habitants qu’aux commerçants sans oublier les citoyens qui ont à cœur le respect de l’environnement.

Nous sommes au dernier virage. L’élection générale est presque derrière notre porte. Les problèmes restent non seulement entiers, mais s’aggravent d’avantage de jour en jour. La population Mauricienne fait face, impuissante, aux crises sociales surtout après le démantèlement cruelle de la BAI.  Des  milliers de personnes ont perdu leur emploi sans oublier leur argent, épargné à la sueur de leur front durant toute une vie de dur labeur. Des centaines de familles victimes d’inondations, qui ne semblent pas avoir vraiment eu l’aide qu’elles souhaitaient.

Mais aussi pas mal de gens qui ont reçus leurs feuilles de route à la CWA et d’autres institutions étatiques et paraétatiques. Sans oublier les recrutements suspects dans plusieurs secteurs, ressemblant étrangement au népotisme d’un autre temps, la démolition des maisons et la destruction du parcours de santé à Vandermeersch, Rose Hill, pour faire place aux tracés du métro malgré des protestations énergiques des habitants et des forces vives. La liste ne sera pas complète si on ne mentionnait pas les allocations de terrains côtières et plages publiques pour la construction des hôtels au détriment de la nation; des lopins de terre loués à bail pour des sommes modiques pour être ensuite revendus à plusieurs millions de roupies sur le dos des contribuables.

Mais pas seulement. Il y a aussi l’arrogance de certains agents proche du pouvoir qui clament haut et fort « gouvernement dans la main » et qui ne finissent pas d’intimider les adversaires. Suivent-ils l’exemple de leur boss? Qui ne connait pas les frasques de certains parlementaires, de surcroit ministres, qui osent dénigrer la population par leurs remarques pour le moins désagréable, à l’instar de « mo p**** are zot, ou mo vine baigne zot ici moi?, si mo garde corps ti donne-moi so revolver mo touille li (en se référant au leader de l’opposition) » et j’en passe. Sont-ils ces « honorables » que nous avions plébiscités? On a du mal à nous regarder dans le miroir.

Comment un peuple aussi éclairé puisse accepter d’avaler des couleuvres que ce régime est en train de faire déguster au grand jour? 16 Kilo d’héroïne disparait mystérieusement des locaux de l’ADSU; des drogues saisies dans un laboratoire clandestin dans le nord transforment en paille de thé; de l’héroïne et de la drogue de synthèse saisit, transforment en produits comestibles; l’évasion, et le retour subséquent, d’un trafiquant notoire d’une cellule policière pour assister (selon ses dires) à un soi-disant anniversaire avec apparemment la complicité d’un membre de la force de l’ordre; députés, ministres et avocats blâmés dans le rapport Lam Shang Leen  sans qu’aucune action concrète ne fasse surface jusqu’à présent sous prétexte qu’un autre organisme, un task force, a été mis sur pieds pour s’occuper des recommandations; bref la liste est longue. L’attente aussi. Et la population retient son souffle.

Comble d’ironie: il y a comme le sentiment de pillage des fonds publics si l’on s’en tient aux soi-disant récompenses ou dédommagements à coup de plusieurs millions à certains ministres et proches du pouvoir. Les garde-fous que sont l’ICAC, la police et autres commissions pour assurer qu’il y ait une justice équitable, s’avèrent être des organisations inutiles face à tous ses scandales qui secouent le pays. A chaque fois que des dossiers en béton atterrissent sur la table, les personnes dans le giron du pouvoir mises en cause restent intouchables. Ils peuvent même voyager à l’extérieur, leurs cas restant indéfiniment en suspens. Par contre le citoyen lambda, sur simple allégation, est arrêté sur le champ, incarcéré et humilié dans des cellules pitoyables. Vous avez dit justice? On se sent trahi.

En attendant le peuple se replie dans son âme et attend le décret Divin qui ne tardera pas à se prononcer!