Le PM doit savoir que des parias politiques ne peuvent lui garantir l’honneur qu’il mérite et la stabilité que le pays a tant besoin.
Selon le “Toupictionnaire” : dictionnaire politique, “l’intellectualisme désigne une attitude consistant à privilégier l’entendement, l’intelligence, par rapport à la sensibilité, à l’affectivité, à la spontanéité ou à la volonté”.
Est-ce que dans notre contexte peut-on déceler la présence de ces éléments qui caractériseraient le niveau de certains de nos politiciens? Les évènements ou incidents qui se succèdent de jour en jour suggèreraient qu’il y a un bon bout de chemin à parcourir.
La spontanéité, la sensibilité et l’affectivité semblent gagner du terrain dans un pays qui se veut un “hub” (intellectuel) dans la région.
C’est la goutte d’eau, diront certains. Les propos racistes avec le potentiel de “stir up communal hatred” attribués à un ministre, de surcroit le numéro 4 dans la hiérarchie gouvernementale, donnent lieu à la colère, l’indignation et le mépris de la population. On n’a qu’à voir les commentaires sur les réseaux sociaux.
Les partis de l’opposition sont unanimes à condamner cette attitude jugée rétrograde et pas conforme à la volonté d’un pays reconnu pour son harmonie et sa stabilité intercommunautaires. Ils considèrent que le politicien incriminé ne mérite plus le titre d’honorable. Raison pour laquelle ils réclament sa révocation pure et simple comme ministre aussi bien que sa démission comme député.
Suite à la rencontre des journalistes de l’express avec le Premier ministre, ce dernier a référé le cas à la police pour une enquête approfondie avant toute décision. En attendant l’on se prête à toutes sortes d’interprétations et spéculations.
Le PM doit savoir que des parias politiques ne peuvent lui garantir l’honneur qu’il mérite et la stabilité que le pays a tant besoin. S’emparer de l’arme communale, voire raciste comme rapporté, est souvent l’ultime recours vis-à-vis la faiblesse, le mépris et l’impopularité évidentes de certains qui n’arrivent pas à mesurer l’ampleur des dégâts collatéraux potentiels.
Il y a tout un questionnement derrière les propos allégués. Il y va de l’harmonie sociale, l’égalité des chances et le mépris vis-à-vis d’une certaine communauté. Personne ne voudras revivre les moments combien douloureux des épisodes tristes de notre histoire comme ceux de 1968 et de 1999. Shakeel Mohamed a raison d’alerter la population de ne pas tomber dans le piège dangereux tendu par certains avec pour seul but: diviser pour régner.
Maitriser sa pensée et ses paroles est tout un art que certains gagneraient à apprendre. Malheureusement parfois, l’intellectualisme politique semble être une notion vague. Ne serait-il pas opportun pour une réinvention?
Amanoola Khayrattee