Vladimir Poutine a gracié mercredi une Israélo-Américaine condamnée en Russie à sept ans et demi de prison pour “trafic de drogue”, à la veille d’une visite de Benjamin Netanyahu en Russie et à la suite de semaines de tractations avec Israël.
“Guidé par les principes d’humanité, je décrète la grâce de Naama Issachar, née en 1993, condamnée le 11 octobre 2019”, indique le décret signé par le président russe, cité dans un communiqué du Kremlin.
La grâce “prend effet au jour de la signature”, ajoute le décret.
Le sort de la jeune femme avait suscité une vague de sympathie en Israël où M. Netanyahu, en campagne pour les législatives du 2 mars, s’était engagé à tout faire pour obtenir sa libération.
Sa grâce intervient alors que M. Netanyahu doit rencontrer jeudi Vladimir Poutine pour lui présenter les détails du plan américain pour le Moyen-Orient.
“Je remercie mon ami le président Poutine pour avoir gracié Naama Issahar. J’attends notre rencontre demain au cours de laquelle nous discuterons du plan” de paix américain “et des derniers developpements dans la région”, a indiqué M. Netanyahu dans un communiqué.
Le chef de l’Etat russe, à l’occasion d’un déplacement en Israël la semaine dernière pour les commémorations de la libération du camp nazi d’Auschwitz il y a 75 ans, était apparu devant les caméras avec la mère de Naama Issachar ainsi que le Premier ministre Benjamin Netanyahu.
M. Poutine avait dit avoir assuré à la mère de la jeune femme que “tout ira bien”. L’intéressée, Yaffa Issachar avait elle affirmé que le président russe lui avait promis de “renvoyer sa fille à la maison”.
L’avocat russe de Naama Issachar, Vadim Kliouvgant, a indiqué à l’AFP que “sa procédure de libération est en cours, conformément au décret”.
Tractations
Naama Issachar, détenue dans une colonie pénitentaire de la région de Moscou, avait signé dimanche une demande de grâce adressée à Vladimir Poutine.
Elle avait dans un premier temps refusé de le faire.
Selon des médias israéliens, des tractations en vue d’un échange ont été menées pendant des semaines pour garantir la libération.
Au moment de sa condamnation en octobre, des médias russes et israéliens avaient évoqué la possibilité que Naama Issachar soit échangée contre un citoyen russe, Alexeï Bourkov, détenu en Israël depuis 2015 et accusé de piratage informatique par les Etats-Unis, qui demandaient son extradition. Mais il avait été extradé vers les Etats-Unis début novembre.
La peine de la jeune femme avait été confirmée en appel en décembre.
La semaine dernière, le quotidien Maariv avait évoqué la remise à Moscou de la mission Saint-Alexandre de Jérusalem, un établissement lié à l’Eglise orthodoxe et revendiqué par la Russie.
Naama Issachar avait été arrêtée en avril au cours de son transit à l’aéroport Cheremetyevo de Moscou lors d’un vol entre l’Inde et Israël avec correspondance dans la capitale russe. Neuf grammes de cannabis avaient été retrouvés dans son bagage enregistré.
En décembre, lors de son procès en appel, Naama Issachar avait clamé son innocence, dénonçant “l’absurdité” des accusations pesant contre elle.
Le ministère israélien des Affaires étrangères avait dénoncé une condamnation “sévère et disproportionnée”.