L’ex-confidente de l’ancienne présidente sud-coréenne a été condamnée vendredi à trois ans de prison pour avoir soudoyé des employés d’une prestigieuse université, dans un volet du retentissant scandale qui a entraîné la destitution de Park Geun-Hye.
Il s’agit de la première condamnation prononcée contre Choi Soon-Sil, qui pourrait se voir infliger des dizaines d’années d’emprisonnement si elle est reconnue coupable de l’ensemble des chefs dans cette affaire à tiroirs.
Elle a été jugée coupable vendredi d’avoir versé des pots-de-vin à des employés de l’Université pour femmes Ewha pour assurer l’admission en 2014 de sa fille Chung Yoo-Ra et faire en sorte qu’elle ait de bonnes appréciations.
“Le tribunal condamne la prévenue à trois ans de prison”, a annoncé dans un communiqué le tribunal du district central de Séoul.
Un ancien doyen de l’Université Ewha a été condamné à deux ans d’emprisonnement, un employé à 18 mois et un professeur a écopé d’une peine avec sursis.
Vu la gravité des faits de corruption qui sont par ailleurs reprochés à Mme Choi, le coup de piston dont avait bénéficié sa fille pourrait de l’extérieur paraître relativement anodin.
Mais pas dans une société aussi concurrentielle que la Corée du Sud, où la jeunesse joue sa vie sur un test d’entrée à l’université.
Mme Park, 65 ans, a été destituée en décembre par l’Assemblée nationale. La Cour constitutionnelle a confirmé cette destitution début mars, ce qui a eu pour conséquence de lever son immunité.
Elle a été incarcérée et est désormais jugée, notamment pour corruption et abus de pouvoir.
Mme Choi est notamment soupçonnée d’avoir profité de sa proximité avec l’ancienne chef de l’État pour extorquer des dizaines de millions de dollars des grands conglomérats comme Samsung.
L’héritier du fabricant de smartphones, Lee Jae-Yong, également sur le banc des prévenus, a démenti pendant le procès avoir demandé des faveurs à l’ex-présidente. Sa ligne de défense est que son groupe – qui pèse un cinquième du PIB sud-coréen – a été la victime d’un chantage de Mmes Park et Choi.
On prêtait une influence très forte sur Mme Park à Mme Choi, surnommée “Raspoutine” par les médias, qui n’occupait aucune position officielle et n’avait aucune habilitation en matière de sécurité.
Chung Yoo-Ra, 20 ans, avait été arrêtée en janvier au Danemark en raison d’un visa expiré. Elle n’avait pas fait appel de son extradition et était arrivée fin mai en Corée du Sud.
Figure honnie d’une partie de la population pour incarner une jeunesse dorée bénéficiant de tous les passe-droits, elle n’a pas été jugée dans le volet de l’affaire pour laquelle sa mère vient d’être condamnée.
Le tribunal l’avait libérée début juin en estimant qu’elle n’avait pas joué un rôle actif dans le processus de corruption des employés de l’université.