Nous sommes arrivés à la fin d’un mois de campagne intense pour élire les 62 députés de la république. Demain 7 novembre c’est le jour J. Plus de 900,000 électeurs seront appelés aux urnes. La continuité ou le changement ? Ce n’est que le lendemain que nous serons fixés. Mais tous les partis en lice affichent la confiance et la sérénité, même si certaines personnes évoquent la possibilité d’un hung parliament.
Si à Maurice l’ambiance est à la fête électorale, à Rodrigues c’est business as usual. Les gens semblent vaquer à leurs occupations quotidiennes sans vraiment se soucier des différentes manifestations conjoncturelles. Les rassemblements n’attirent plus comme auparavant. D’aucuns prétendent ne pas faire grand cas aux élections générales. Avec l’avènement de l’autonomie, c’est la régionale qui attise plus de ferveur. Cela n’empêche que les candidats et les partis en lice affûtent leurs armes en vue du scrutin. On est dans le dernier virage et chacun affiche sa satisfaction quant au déroulement de la campagne et la confiance quant à l’issue des élections.
L’intérêt de Rodrigues avant tout
Tous les partis en lice à Rodrigues disent œuvrer dans l’intérêt des Rodriguais. L’arrivée d’un nouveau parti est inopportune et présente une menace pour l’autonomie de Rodrigues comme affirmé par tous les partis politiques dans l’ile. Tous, sauf le MIR (Mouvement Indépendantiste Rodriguais), sont prêts à travailler avec un gouvernement issue des urnes dans les jours suivants, mais pas sans conditions.
L’OPR (Organisation du Peuple Rodriguais) grand favori de la course à la députation dit avoir reçu un accueil chaleureux comme à l’accoutumé, selon Buisson Léopold député sortant, rejoint au téléphone. Pour lui la venue du PMSD (Parti Mauricien Social-Démocrate) à Rodrigues est un « non-event ». Ce parti, selon lui quoi que l’on puisse dire, ne figurera peut-être qu’a la quatrième ou la cinquième position derrière les autres partis en lice. Il est d’avis que l’OPR gagnera ces élections sans difficulté. Car pour lui le Rodriguais se soucie de Rodrigues avant tout. Il affiche donc la confiance absolue. L’OPR, à en croire Léopold Buisson, travaillera avec n’importe quel gouvernement sans s’associer aux partis politiques selon le principe primordial de non-alignement.
Le MR (Mouvement Rodriguais) de son côté, par la voix d’un de ses campaign managers, Franceau Grancourt, se dit prêt pour le scrutin avec une mobilisation soutenue sur le terrain tout le long de la campagne. Malgré que le PMSD semble avoir changé quelque peu le visage politique dans l’ile, « nous dimoune la même », dira-t-il avec confiance. Leurs deux candidats représentent, selon lui, la sagesse et la jeunesse. En cas d’élection le MR est prêt à travailler avec le gouvernement du jour mais avec des conditions strictes. Ce sera, selon Franceau Grancourt, une opportunité de demande dans l’intérêt du peuple Rodriguais.
La même satisfaction est de mise du côté du FPRe (Front Patriotique Rodriguais écologique). Et la même confiance. Johnson Roussety, leader du parti, se dit être un des meilleurs sinon le meilleur candidat sans prétention aucune. Pourvu que les gens votent rationnellement et sans émotion. Pour lui la probabilité d’un hung parliament est minime et donc la question de s’aligner avec un quelconque parti pour permettre la formation d’un gouvernement ne se pose pas. Mais le moment venu en cas d’élection son parti étudiera les conditions conformes à la réalité Rodriguaise.
Le MIR, par contre, dit constater que les gens n’ont pas tellement l’envie d’aller voter parce que les choses ne changent jamais. Stivelle Castel, que nous avons contacté, nous dira que l’essentiel pour son parti c’est de faire passer le message de la route vers la liberté et l’indépendance de Rodrigues. Elle affirme avoir eu une oreille attentive de la part des gens que les candidats ont rencontré parfois aux fin fonds des villages. L’ambiance a été cordiale et tranquille selon notre interlocutrice. Son parti ne s’associera pas avec quelque gouvernement que ce soit en cas de victoire. Cela ne cadre pas dans les objectifs du parti, conclura-t-elle.
Nous n’avons pu entrer en contact avec un représentant du PMSD à Rodrigues. Vincent Perrine, un des candidats, était injoignable au téléphone. Mais d’après un poste sur facebook ce dernier dit avoir un programme crédible et son parti est le seul à pouvoir résoudre les différents problèmes à Rodrigues, tel que l’eau, la santé, et le chômage et autres en vue d’améliorer la vie de ses concitoyens.
Fini les campagnes. C’est maintenant vers les urnes que les yeux sont braqués.